cocktails Sans alcool

Boissons sans Alcool, la fête est plus folle ?

Qui se souvient de la publicité « Mister Cocktail, sans alcool, la fête est plus folle ! » ? C’était en 2011. Ou encore du champomy qu’on destinait aux enfants. Je me souviens très bien des réflexions qu’on pouvait entendre à propos des personnes qui buvaient du sans alcool : ça doit être un-une ancien-ne alcoolique, elle doit être enceinte, ça doit être sa religion, etc, etc… L’offre était alors très réduite : des bières à moins de 1% d’alcool qu’on classait dans les panachés, du jus de pomme pétillant et deux marques de cocktails prêts à consommer. De plus à l’époque, les boissons sans alcool étaient extrêmement sucrées. Nous avions l’impression que le sucre remplaçait l’alcool. Un addictif remplacé par un autre addictif en somme…

Aujourd’hui, le fait de consommer du sans alcool s’est un peu plus répandu et démocratisé avec une accélération ces derniers temps. Certains journalistes avancent le Covid. En effet, lors des premiers confinements stricts, la consommation d’alcool avait augmenté (Surtout des boissons de soif si je puis dire donc pas forcément de bonnes factures). Afin de se reprendre en main, et vu que la crise du Covid a duré dans le temps, le consommateur aurait fait plus attention en réduisant sa consommation d’alcool. Quoiqu’il en soit, un fait qu’on ne peut nier ou réfuter, est que non seulement la consommation du sans alcool augmente mais qu’en plus, le mouvement Janvier sec (dry January) lancé en Angleterre, est de plus en plus suivi en France. Une belle occasion pour les grandes marques de lancer des spiritueux sans alcool et ainsi étoffer l’offre.

Je me souviens de la première fois où nous avons entendu parler du dry january, c’était en 2013. La France avait ri : « Mais ils sont fous ces anglais » (à lire avec l’accent d’Obélix). Ce mouvement était à l’origine une expérience d’Alcohol Change UK afin de démontrer les bienfaits d’un mois sans alcool strict. Aujourd’hui, ce sont plusieurs millions de personnes qui le suivent dans le monde. Dès que la crème a commencé à prendre, les industriels se sont engouffrés dans cette nouvelle niche. De plus en plus de français suivent ce mouvement, certains prennent l’excuse de vouloir effacer les excès des fêtes de fin d’année.


A cela, nous pouvons ajouter le mouvement slow food qui se propage également aux cocktails. En effet, la demande des slow and low cocktails augmentent de manière tangentielle dans les bars à cocktails et restaurants. Toujours dans l’optique de manger moins ou boire moins mais mieux.


Tous ces différents mouvements font qu’aujourd’hui l’offre des boissons sans alcool s’élargit non seulement pour la bière, le vin et pétillant mais également aux spiritueux ! Avec un engouement non négligeable des crafts. La résultante est un produit qui devient de plus en plus agréable au palais grâce non seulement à l’évolution des techniques mais également à un meilleur sourcing. Même si j’en ai gouté certains qui me laissent toujours dubitative… malgré des dégustations espacées dans le temps.

Pour ma part, concernant le Dry January, je prône la modération tout au long de l’année. De part mon métier, il m’est impossible de faire un mois entier sans alcool, car même si je crache lors des dégustations, il y a toujours une goutte ou deux qui glissent le long de l’œsophage. Et d’autre part, j’ai bien peur que l’abstinence crée des frustrations avec des résultats inverses les mois suivants que ceux souhaités. Mais cela n’est que mon avis.
Concernant les esprits de gin, je trouve que c’est une bonne alternative et cela peut reposer le foie après les fêtes de fin d’année…